Suite de l’article : L’énigme Alésia – Et si tout avait commencé à Orléans
Dans le précédent article : « Comment la bataille d’Alésia trouve son origine en Val de Loire« , après le déclenchement de la dernière guerre des Gaules, dû au massacre de Cenabum, Vercingétorix, a pratiqué la stratégie de la terre brûlée pour affamer l’armée romaine mais surtout, il a remporté la victoire gauloise à Gergovie. Nous retrouvons sa course-poursuite avec Jules César, dans le pays éduen, aujourd’hui le Morvan, du côté d’Alésia.
Chapitre IV – Le piège d’Alésia
Les troupes de César sont en déroute, affamées, vulnérables. Vercingétorix le sait. Il le sent. Alors, il tend un piège dans un défilé étroit parce qu’il veut les écraser par un effet de tenaille. Mais soudain, la cavalerie germaine, mercenaire de César, surgit des bois. La contre-attaque est violente. Une partie de l’armée gauloise est décimée. Pire encore : les Éduens, peuple longtemps allié des Romains, hésitent, tergiversent, puis bifurquent. Trahison ? Opportunisme ? Panique ?
En quelques heures, le piège se referme… sur Vercingétorix lui-même.
Alésia : piège stratégique ou fuite désespérée ? L’enquête aux frontières du doute
L’enquête nous mène sur les hauteurs d’Alésia, où le mystère s’épaissit autour de la décision de Vercingétorix de s’y retrancher. Stratégie ou choix contraint ? À la lecture des Commentaires de César, les pistes s’entrechoquent. Le chef gaulois paraît dépassé, envoyant ses cavaliers chercher secours à travers la Gaule — preuve d’un siège non anticipé.En plus, l’hiver est rude en Gaule. Alors, fuite précipitée ou piège volontaire ? Le mystère s’épaissit encore : l’armée gauloise semble nombreuse, assez pour justifier l’évacuation des civils, assez cohérente après la victoire de Gergovie et l’unité scellée à Bibracte. Et si la défaite n’était pas militaire mais politique ? Si Vercingétorix, pris de vitesse du fait de la défection des Eduens, avait été obligé de camper à Alésia en appât involontaire, perdant ainsi l’effet de tenaille qu’il escomptait ? L’énigme reste entière.
Chapitre V – Alésia : le siège de l’impossible
Dans la cité d’Alésia, cernée de toutes parts, 80 000 Gaulois tentent de survivre. César fait bâtir deux murs : un pour bloquer ceux à l’intérieur, un autre pour repousser ceux qui viendront les sauver. 20 kilomètres de fortifications, en quelques semaines. Un chef-d’œuvre d’ingénierie militaire.
Mais les secours arrivent. De toute la Gaule. 260 000 hommes ! Une marée humaine. Trois assauts. Trois échecs. Et puis… la quatrième bataille. La plus terrible. Celle où tout peut basculer.
Chapitre VI – Le jour où les Éduens ont choisi
L’armée de secours déferle. César est dépassé. Ses lignes vacillent. Et là… un trou. Un vide. Toujours les Éduens qui n’attaquent pas. Ce peuple puissant, voisin des Arvernes, regarde. Hésite. Et puis se replie. L’effet de masse est rompu. La machine gauloise se brise.
Pourquoi ? Pourquoi ce silence à l’heure fatale ? Les soupçons pèsent. César n’en dit rien dans son livre. Mais il les épargne après la guerre. Il s’installe même chez eux, à Bibracte. Une stratégie du silence ? Une alliance secrète ? Après tout, c’est sur leur territoire que l’on fait la guerre.
Chapitre VII – Une reddition sans réponse
Quelques jours plus tard, Vercingétorix, drapé dans sa dignité, descend de son oppidum à cheval. Il s’avance seul dans le camp romain. Le valeureux chef gaulois jette ses armes aux pieds de César. Il ne dit rien. L’histoire vient de se figer.
Il finira étranglé dans une prison de Rome, six ans plus tard.
Chapitre VIII – La France est-elle née à Alésia ?
Alésia, c’est plus qu’une bataille. C’est une frontière. Une ligne de rupture. Là naît la Gaule romaine, là s’efface la Gaule libre. Mais pas totalement.
Dans nos mots, nos patois, nos croyances, nos noms de villages, nos outils, dans le pot-au-feu même… quelque chose subsiste. Une mémoire celte. Un souffle gaulois. Et si ce peuple n’avait jamais vraiment disparu ?
Épilogue – Enquête à ciel ouvert
Le mystère de la défaite d’Alésia n’est pas clos. Il vous attend. Il vous appelle depuis les chemins creux du Morvan, les forêts d’Orléans, les sentiers oubliés de Châteaumeillant. Venez marcher là où marchèrent César, Vercingétorix, les Éduens. Venez voir de vos yeux, ressentir dans vos tripes. Car si l’Histoire est écrite par les vainqueurs, le doute, lui, appartient aux vivants.
Le débat sur la localisation est clos depuis l’archéologie aérienne. C’est un mythe qui reste en tête chez nos grands parents, mais depuis les années 60/70, tout le monde sait que c’est à Alise St Reine.
Entretenir ce doute est inutile et contre-productif dans un média.
Bonjour et merci pour votre commentaire. Ayant eu l’occasion de visiter les deux régions, j’ai également du mal à comprendre comment des troupes gauloises auraient pu progresser dans un dédale aussi esarpé que le deuxième lieu. Cependant, en en discutant avec Franck Ferrand, il y a de cela seulement quelques années, celui-ci ne semblait pas du même avis, c’est pourquoi, j’ai estimé qu’il était juste de rappeler le débat. Toutefois, en dehors de la question du lieu, il y a curieusement une question qui n’est jamais soulevée : c’est la raison pour laquelle Vercingetorix s’est laissé enfermé à Alesia. Voilà un point, qui pour certain marque le commencement de l’histoire moderne et l’historien Laurent Olivier m’a répondu : « on en sait rien ». J’ai trouvé que mener l’enquête sans prétendre pour autant être spécialiste me semblait opportun et passionnant. A vous de la poursuivre.
[…] César est-il à court de ressources et s’enfuit-il vers la Provence ? Prépare-t-il au contraire un coup de génie ? Que fera Vercingétorix ? Vous le saurez en lisant la deuxième partie de l’article Pourquoi Vercingétorix a perdu la bataille d’Alésia… […]
Pas mal votre article sur la guerre des Gaules et Alésia en particulier…
Je partage votre analyse sauf en ce qui concerne la localisation ou vous mettez dos à dos Alise et Chaux (alors que pour la communauté scientifique on est sur un rapport de 98 / 2 % )
Auteur de la BD Alésia, l’alliance brisée sur les causes je suis assez proche de vous …
En ce qui concerne le siège : C’est bien une partie d’échec entre Vercingétorix et César par contre ces deux personnages ne joue pas un grand rôle dans l’engagement final. On a :
– un refus de combattre du chef Eduen Eporédorix (mis a part Viridomaros de naissance moins noble, tous les aitres chefs éduens sont prisonniers, Litaviccos sans doute mort et le vergobret éduen n’est pas à Alésia de par sa fonction qui lui interdit )
– Un génie militaire, Labienus, qui comprend avant César ce qui se joue, vidant tous ses fortins pour amener 45 cohortes sur le lieu des combats ainsi que la cavalerie des Germains ( à titre indicatif César arrive bien tard sur les lieux d’affrontement avec 4 cohortes…
Pour toute info :
https://www.assorhistoire.com/guerre-des-gaules-alesia
et
https://www.assorhistoire.com/alesia-l-alliance-brisee
Bravo, j’ai regardé les liens. Concernant la localisation, je voulais répondre à Franck Ferrand qui comme vous le savez, est un fervent défenseur de Chaux. J’ai personnellement vu les deux sites et je ne comprends pas comment César aurait pu choisir d’emprunter des défilés extrêmement étroits et dangereux pour passer par Chaux.