La Commune de 1871 c’était en mai, mois révolutionnaire
Pour certains, le joli mois de mai évoque un mois sacré, pour d’autres, il rappelle « ces gentils coquelicots mesdames, gentils coquelicots nouveaux ». Il paraît que cette fleur des champs, Ô combien subtile, symbolise l’ardeur fragile. En mai, fais ce qu’il te plait. Le dernier mois du Printemps fait souvent souffler un vent de barricades. Toutefois, ce sont, en général, les « événements » de soixante huit qui surgissent à la mémoire. Pourtant il est une autre révolte, un peu floue pour nombre d’entre nous : la Commune de 1871. Elle exista également en Province, notamment en région Centre.
La Commune de 1871 et le mur des Fédérés
Fait étrange, la contine a été écrite presque à la même époque, en 1870. Alors le rouge des coquelicots proviendrait-il du sang des révoltés ? Si l’ex « chienlit » soixante huitarde peut encore témoigner de ses « manifs », on oublie que les deux mois et demi d’insurrection, entre le 18 mars et le 28 mai 1871, laissèrent sur le pavé officiellement plus de 17 000 morts communards, vraisemblablement de 20 à 30 000. Les derniers moments d’une résistance acharnée, dont même la future légion étrangère signalera le courage et la ténacité, se terminèrent au cimetière du Père Lachaise devant le mur des Fédérés. Parmi les tombes, n’ayant plus de munition, on se battait à coup de crosse et de baïonnette.
Henri Guillemin raconte une tout autre Commune de 1871
Mais qu’avaient-ils donc ces hommes, ces femmes et ces enfants (parfois derniers à quitter les barricades peu à peu reprises par l’armée des versaillais) ? Qu’avaient-ils donc pour braver l’autorité jusqu’à la mort ? L’historien Henri Guillemin (voir sa vidéo) est sans doute un de ceux qui en parle le mieux (Ecoutez son émission, on ne décroche pas).
Si, comme dans bien des mouvements révolutionnaires, il existait parmi la foule, prompte au revirement, des éléments incontrôlés, on se rappellera cependant de Rossel, Varlin, Delescluze, Vallès, le peintre Courbet, Louise Michel,… Dont certains acceptèrent de donner leur vie pour une cause, bonne ou mauvaise peut être, utopique certainement mais pour que « vive l’humanité » (dernier cri des fusillés).
La Commune de 1871 annonce les grandes mesures de la troisième République
Saviez-vous que lorsque se constitua la Commune de Paris, on voulait, entre autres, instaurer l’école obligatoire et gratuite ? Eh oui, certaines des grandes mesures prises plus tard avaient déjà existé pendant les quelques jours de la Commune.
La Commune de 1871 a également existé en Province, notamment en région Centre
Quel est le rapport avec la découverte touristique en région Centre me direz-vous ? Il y a eu également des Communes en Province, même si elles ont duré moins longtemps. Outre Lyon, le Creusot, Narbonne, Toulouse, Marseille, on en signale à Vierzon le 1er avril tandis que 700 maçons du Berry, de la Marche (Creuse, une partie de l’Indre et de la Haute Vienne) et du Limousin seraient montés pour soutenir la commune de Paris. A Bourges, le 5 mai, un « engin explosible » est découvert dans la cathédrale. Blois, le 22 mai, des manifestations de la troupe qu’on envoie vers Paris ont lieu en faveur de la Commune. C’est également un Berrichon, Gabriel Ranvier, né à Baugy dans le Cher qui proclama la Commune, le 28 mars 1871.
la Commune de 1871 à Limoges ne dura qu’un soir
A Limoges, le 4 avril, « Cette foule est accompagnée d’un détachement de la Garde nationale, sous la conduite du peintre sur porcelaine Couessac, qui a mission d’interdire au train de renforts versaillais la remontée vers Paris. La foule envahit la gare. En un moment, poursuit Louis Guibert, sans que nous puissions savoir quelle étincelle a déterminé l’explosion, la troupe et la foule se mêlent, la locomotive est décrochée ; des faisceaux sont enlevés ; quelques hommes, une trentaine, nous dit-on, laissent prendre ou donnent leurs armes » (Source : commune1871.org). « La foule prend d’assaut la préfecture. La Commune de Limoges est proclamée. Le préfet s’enfuit et donne l’ordre à la cavalerie de disperser la foule. Le combat est sur le point de s’engager lorsque le colonel de cavalerie Billet est abattu. Les insurgés montent une barricade près de la porte Saint Michel mais en quelques heures celle-ci est démantelée… La Commune de Limoges n’aura duré qu’un soir » (Source : La Commune de Limoges). Alors quand vous passerez voir le musée de la porcelaine de Limoges, admirable, l’occasion vous est offerte de pouvoir aussi apprécier cette ville avec un autre regard en se souvenant du « Temps des cerises » (bien qu’écrite en 1866, la plus célèbre chanson dédiée à la Commune par Jean Baptiste Clément).
[…] de la ville constitués en milice. Vous ne vous serez pas étonnés de retrouver Limoges, mêlé au mouvement révolutionnaire de la Commune, moins de cent ans plus […]